S’il est un truc que nous apprennent (encore) les neurosciences, c’est qu’information et émotion font souvent bon ménage. Plus une information est chargée en émotions, plus on s’en souvient. Et inversement, pourrait-on dire, pour faciliter la mémorisation, il est recommandé d’associer l’information à quelque chose de connu, et si possible lié à une émotion.
L’école doit être un plaisir
Première étape : l’enfant doit avoir envie de venir en cours, et pas seulement pour voir ses copains ! L’école doit être un lieu où sa curiosité est aiguisée, ses questions nourries, sa réflexion encouragée et où on sent la passion de la transmission. Learn is fun, voilà ce dont il doit se rendre compte.
L’école doit aussi être un lieu où ses circuits de récompense sont activés, “ces modulateurs essentiels de la plasticité cérébrale”, comme les appelle le neuropsychologue Stanislas Dehaene. Il ne s’agit pas de doper les enfants aux bonbons pour les féliciter, mais récompenser chaque effort par un sourire ou un encouragement est déjà un bon début. Voir qu’il progresse, se sentir apprécié est une récompense en soi qu’il ne faut pas négliger.
On peut aussi jouer sur la surprise occasionnelle pour booster l’attention des élèves : modifier un horaire, un contenu de cours ou une manière d’enseigner. On peut par exemple avoir recours, en fin de chapitre, à un escape game. C’est un formidable outil d’apprentissage, impliquant et générateur d’émotions qui permet de réutiliser de manière ludique les connaissances qui viennent d’être dispensées. Outre la surprise et l’amusement, l’escape game est également source de fierté pour l’enfant lorsqu’il arrive à la fin.
On pourra opposer que ce type d’activité peut générer du stress et la compétition. Je parlerais plutôt d’émulation, de coopération et d’adrénaline. Car le stress, à un niveau raisonnable et ponctuel, n’est pas négatif, il peut être motivant. On parle alors de stress ajusté. En revanche, halte au stress prolongé et/ou intense.
Bannir le stress
En état de stress intense, le cerveau reptilien prend le dessus et inhibe les autres cerveaux (le cortex et le limbique). Il finit par bloquer les capacités d’apprentissage.
Le stress est donc à bannir, avec l’anxiété, notamment en mathématiques, une matière qui a souvent mauvaise presse auprès des élèves, car jugée trop compliquée.
En somme, oui à la joie, aux ruptures de rythme, à la fierté de progresser pour un apprentissage plus efficace !
Former les hommes ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu. Aristophane
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