Tableraz

C’est le grand jour ! Hugo a réussi à intégrer l’université de ses rêves. Pourtant, il est un peu stressé. Il sort du bureau des inscriptions, et à la vue de toutes les heures de cours et de travail  qui l’attendent, la panique s’empare de lui. Quand une affiche attire son attention: 

“PEUR DE NE PAS ÊTRE À LA HAUTEUR ? AVEC TABLERAZ, FAITES DE LA PLACE DANS VOTRE ESPRIT POUR CE QUI EST VRAIMENT IMPORTANT   ! RENSEIGNEZ-VOUS ICI.  

Intrigué, Hugo suit la flèche et se retrouve dans un petit bureau. Un homme l’accueille. 

– Tableraz, bonjour, comment puis-je vous aider ?
– Bonjour, je viens de voir votre affiche, et je voudrais en savoir plus. 
– Mais bien entendu, Monsieur. Vous venez d’avoir votre emploi du temps ?  Montrez-moi ça… Impressionnant ! Vous n’allez pas chômer dites moi, il va sûrement falloir faire un peu de ménage là-dedans.

En prononçant ces mots, il se frappe la tête de l’index. Puis il prend Hugo par le bras et l’installe dans un confortable fauteuil. Il enchaîne : 

– Notre cerveau contient tellement de choses. Du bon, du moins bon. Dites-moi, y a -t-il un souvenir particulièrement pénible qui vous vienne à l’esprit, tout de suite maintenant ?  Ne réfléchissez pas trop. 

Hugo hésite. En voilà une question intime. Mais bon, il se lance.

– Peut-être le jour où Jappeur, mon chien, est mort. J’ai pleuré pendant 2 semaines. Je ne savais même pas qu’on pouvait avoir autant de larmes. Je l’avais depuis que j’étais tout petit. Et aujourd’hui encore, quand je vois un labrador dans la rue… 

Il s’arrête,  renifle. L’homme lui tend un mouchoir et lui tapote la main. 

– Tss tss, mon pauvre monsieur. Comme c’est triste….  Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi vous vous infligiez ce chagrin ? Pensez à l’énergie dépensée pour stocker cette information. Alors que ce mauvais souvenir et un tas d’autres pourraient être remplacés par de précieuses connaissances grâce à Tableraz. Qu’en pensez-vous ? 

Hugo repense alors à la fois où Malia a rompu avec lui, et au jour où il a échoué à sa compétition de judo. Quelle humiliation ! Il s’était retrouvé à terre en moins de 10 secondes. Voilà quelque chose qu’il aimerait bien oublier ! 
L’homme continue son argumentaire : 

– J’ajouterais que notre procédure est simple, rapide et sans aucune douleur. Nous ciblons uniquement les mauvais souvenirs et nous les effaçons à jamais. Tout ce que vous avez à faire, c’est signer ici. 

L’homme lui tend un formulaire. Hugo hésite. Qu’aurait-il à perdre après tout ? 
Il s’apprête à signer quand l’écran de son téléphone s’allume. En arrière-plan, une photo de Rayan, son meilleur ami et lui, en train de faire les clowns. Rayan, le seul à l’avoir soutenu quand toute l’école lui a tourné le dos, le jour où il a fait perdre son équipe en ratant ce but. Ouch, encore un mauvais souvenir. Mais c’est aussi grâce à ça qu’il a su que Rayan était un vrai ami… 

Hugo pose le stylo. Il va encore réfléchir. Finalement, il y a peut-être aussi du bon à se souvenir, parfois, non ?

Camille Lacôte

Thème philosophique à aborder :

Le passé / les souvenirs

  • T’arrive-t-il de repenser à certains moments du passé. A quelle(s) occasion(s)?
  • Pourquoi oublie-t-on certaines choses et en retient-on d’autres ?
  • Est-il important d’avoir des souvenirs ?
  • Fais une expérience : trouve quelqu’un avec qui tu as un souvenir en commun, et racontez-le vous l’un après l’autre. Vous souvenez-vous de la même chose ? A peu près ? Complètement ? 
  • Peut-on se fier à nos souvenirs ?
  • Nos souvenirs peuvent-ils nous faire du bien ? Du mal ?
  • Y a-t-il des choses que l’on aimerait pouvoir oublier ?
  • Peut-on choisir d’oublier ?
  • Serais-tu prêt à les effacer définitivement de ta mémoire ? 
  • Si nous oublions nos souvenirs, est-ce que nous sommes encore nous-mêmes ?
  • Alors, à quoi ça sert les souvenirs ?

D’autres récits philo

Développer les habiletés de pensée

Besoin d’occuper un jour de pluie ou envie de tester une nouvelle occupation avec votre enfant ? Voici quelques idées à mettre en œuvre chez vous. Essayez aussi nos philo-jeux ou nos ateliers philo à partir de supports (album jeunesse, films, mythes et œuvres d’art).
Et si souhaitez organiser un atelier philo avec un groupe d’enfants, contactez-moi.

Questionner

Comparer

Hypothèses

Douter

Contre-exemples

les règles

Croire et savoir

Attendre

les mots

Définir

Généraliser

Sophismes

Déduire

Catégoriser

Les émotions

Le progrès

Le hasard

L’intelligence

Argumenter

Raisonner

Syllogismes

Induire

Pour/Contre

Qui suis-je ?

La nature

Le beau

Se tromper

Apprendre à argumenter

A quoi ça sert ?

C’est un des fondements de la discussion philosophique : expliquer ce que l’on dit en justifiant, en donnant des exemples.

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant quel est son livre préféré, son gâteau préféré ou même son vêtement préféré, et demandez lui pourquoi. 
Voici quelques phrases de relance pour creuser son argumentation : 

  • Sais-tu dire pourquoi tu penses que … ?
  • As-tu un exemple pour justifier ce que tu me dis  ?
  • As-tu un contre-exemple qui te fait dire que … ?
  • Peux-tu trouver une situation ou un exemple qui rend faux ou impossible ce que tu as dit ?
  • Qu’est-ce qui te permet de dire que … ?
  • Est-ce que cet argument / contre-argument est valide ? Pourquoi ?

C’est quoi un bon argument ?

A quoi ça sert ?

Image par mohamed Hassan de Pixabay

Quand on cherche à convaincre, et non à persuader, il nous faut user du meilleur argument, c’est-à-dire proposer des éléments de preuve qui vont valider une idée, qui vont faire que la personne à qui on expose  cet

argument va se rallier à nous ou à notre idée. On ne cherche pas à jouer sur les émotions avec un bon argument, mais bien sur la raison.

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant si les arguments suivants jouent l’émotion ou la raison, et partagez leurs réponses en commentaires  : 

  • Mon père m’a assuré que ce n’était pas lui qui avait mangé le dernier chocolat, et ce n’est vraiment pas son genre de mentir. 
  • Si tu ne punis pas Timothée pour m’avoir fait un croche-pied, alors la prochaine fois, c’est un coup de poing au visage qu’il me donnera
  • on peut dire que la Terre est ronde parce que selon l’endroit où je me trouve sur Terre, je ne vois pas les mêmes constellations dans le ciel
  • Tu ne peux pas gronder Mozza pour avoir mangé le jambon dans la cuisine, ce chat est bien trop mignon
  • Tous les humains sont mortels, or tous les Français sont des humains, donc tous les Français sont mortels

L’avocat du diable

Demandez à votre enfant de trouver un argument en faveur des propositions suivantes mais aussi des contre-arguments pour les remettre en question (et trouvez d’autres propositions qui parleront à votre enfant) : 

  • fêter Halloween
  • Aller à l’école
  • Faire du sport
  • Allez chez le dentiste
  • Manger de la viande
  • Lire des mangas / BD
  • Rouler en voiture
  • Jouer aux jeux vidéos
  • Trouver un emploi
  • Partir en vacances

Analyser un argument

A quoi ça sert ?

Image par mohamed Hassan de Pixabay

Apprendre à distinguer l’argument explicatif de l’argument justificatif est important dans l’apprentissage du raisonnement.

 

En philosophie, comme dans la vie, il faut savoir établir un raisonnement argumentatif, pour convaincre notamment. Mais c’est quoi, un argument? Une raison, une bonne raison? Une explication? Une justification, voire une excuse? 

Un argument est une raison qui va permettre de cautionner, appuyer une affirmation, ou de la remettre en question (ce sera alors un contre-argument). Il existe plusieurs types d’arguments; parmi lesquels la justification et l’explication.
La justification crée une relation logique qui vise à convaincre; l’explication, elle, crée une relation de causalité, elle expose des causes pour clarifier une situation.

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant si chaque argument suivant est, selon lui, une justification, une explication ou ni  l’un, ni l’autre, en argumentant sa réponse bien évidemment !

  • Roxane n’est pas allée dans le train fantôme parce qu’elle a peur.
  • Puisque Simon a le COVID, il ne va pas à l’école.
  • C’est bien, parce que c’est bien pour le plus grand nombre.
  • Dieu existe, parce que j’y crois.
  • Lysandre est le voleur, car on a trouvé les objets volés dans son casier.

Apprendre à poser des questions

A quoi ça sert ?

On pense que la philo c’est donner des réponses, mais c’est surtout apprendre à poser des questions ! Car c’est en posant les bonnes questions qu’on peut donner de bonnes réponses.

 

Les bonnes questions permettent de pointer un détail auquel on n’avait pas pensé, nous mettent sur la bonne voie, clarifient l’information et nourrissent notre curiosité ! 
Et vous l’aurez remarqué, c’est souvent une question qui débute un dialogue philosophique. 

Qu’est-ce qu’on fait ?

Alors demandez à votre enfant de choisir parmi la liste suivante 2 ou 3 éléments pour formuler une question sur un même thème, et faites lui remarquer les chemins différents où cela vous mène.
Par exemple, sur l’amitié : 
Est ce qu’on a besoin d’amis pour vivre 
Peut-on vivre sans amis 
Faut-il avoir des amis dans la vie ? 
On opère ici une distinction entre le besoin, la capacité et l’obligation : dans le premier cas, la discussion sera plutôt centrée sur les besoins essentiels ou non de l’existence ;  dans le 2e, sur notre capacité, la possibilité qu’on a de vivre sans amis ; dans le 3e cas, on parlera de la nécessité.
Des différences subtiles mais importantes qui permettent d’enrichir le raisonnement. Alors, go, choisissez entre : 

  • Comment  ?
  • Est-ce que  ?
  • Qu’est-ce que  ?
  • Faut-il  ?
  • Quand ?
  • Quelle différence  ?
  • En quoi ?
  • Pourquoi  ?
  • Qui  ?
  • Combien ?
  • D’où  ?
  • Peut-on  ?
  • Est-ce bien de  ?
  • Est-ce mal de ?
  • Qu’implique ?
  • A quoi sert  ?
  • Avons-nous  ?
  • Sommes-nous ?

Vérifier une hypothèse

A quoi ça sert ?

Image par Manfred Steger de Pixabay

Un atelier philo débute en général avec une question : pourquoi rit-on, à quoi ça sert l’école, est-ce que quand on se trompe on est bête ? Chacune de ces questions appelle une, voire plusieurs réponses. Et avant d’avoir pu vérifier si ces réponses étaient valables, ce sont

 

dans un premier temps des explications plausibles, des hypothèses.
Comment vérifier une hypothèse ? L’expérience, l’expérimentation, la production d’un exemple, … Mais attention, un contre-exemple peut la mettre en péril. Et peut-on vérifier toutes les hypothèses ? 

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant si les hypothèses suivantes sont vérifiables ou non.

  • La terre est plate
  • il y a une vie après la mort
  • les rêves racontent ce qu’on pense vraiment au fond de nous 
  • les fourmis vivent en société
  • les carottes rendent aimables 

Repérer les sophismes

A quoi ça sert ?

C’est quoi un sophisme ? Une figure rhétorique qui cherche à convaincre en utilisant des arguments certes très séduisants mais trompeurs au final. En général, le sophisme s’appuie sur les émotions, la pression du groupe social , les traditions, les préjugés, la

 

généralisation abusive… Bref, tous les éléments dont le penseur critique doit se méfier. 
Le sophiste n’est pas pour discuter, donc progresser dans une recherche collective de la vérité, mais pour convaincre et l’emporter. Il pourra utiliser l’attaque personnelle, l’appel au clan, à la popularité, au préjugé, au stéréotype, à la peur, à la tradition, l’argument d’autorité. Malgré son côté péremptoire, ce type d’argument témoigne d’une faiblesse dans le raisonnement. Il est donc bon de savoir les repérer. 

Qu’est-ce qu’on fait ?

Essayez de déterminer avec votre enfant de quel sophisme il s’agit : Généralisation abusive / Appel au clan / Appel au préjugé / Double faute / Pente fatale.

  • Ma mère s’est abstenue toute sa vie de fumer et elle est morte d’un cancer. S’abstenir ne sert donc à rien.
  • Si tout le monde s’abstient, alors moi aussi.
  • Comme personne ne s’abstient, je peux le faire aussi.
  • Si je ne m’abstiens pas maintenant, je vais vomir et finir à l’hôpital.
  • Je ne m’abstiendrai pas, car il faut profiter de tout ce que la vie nous offre.
  • Rien ne sert de s’abstenir, il faut consommer avec modération.
  • Noa ne se prive de rien. Moi, j’abuse de tout.
  • Seulement ceux qui ont de la volonté savent s’abstenir.
  • Si je m’abstiens aujourd’hui, je ne le ferai jamais et je risque de mourir idiot.
  • Je m’abstiens seulement si vous aussi vous le faites.

Repérer la généralisation abusive

A quoi ça sert ?

Image par GraphicMama-team de Pixabay

C’est souvent une des premières choses que je travaille lors des ateliers philo que j’organise avec les enfants. Pas par choix, ni par méthode, mais parce qu’elle surgit très rapidement dans la discussion.  Penser que parce qu’ils pensent ou font quelque chose, tout le monde est dans ce cas, est souvent ancré en eux.

 

Or faire d’un cas, ou même de plusieurs, une généralité, est un piège récurrent du raisonnement, chez les enfants comme chez les adultes. 
Comment éviter de tomber dans ce piège : en considérant l’échantillonage des cas énoncés. Est-ce qu’il est représentatif, est-ce qu’il est suffisant ? 
Obtenir cette information n’est pas toujours possible. Attention donc à ce que la généralisation ne nous induise pas en erreur en faisant des raccourcis (que la pensée peut avoir tendance à faire pour gagner du temps, de l’énergie). 
“Garance n’aime pas ni le chou, ni les betteraves” => Je peux donc affirmer que Garance n’aime aucun légume. 

Pourquoi est-il important de travailler sur la généralisation abusive ? Parce qu’elle est à l’origine de la plupart des idées reçues. Interroger une personne raciste sur la raison de ce racisme et vous en aurez un bon exemple. Attention à ne pas commettre ce type d’erreur donc. 
Pour autant, dans le raisonnement, l’acte de généraliser occupe une place importante, et peut-être très utile pour progresser dans sa réflexion et entrevoir un problème sous un aspect plus global. 

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant quel quantificateur est sous entendu dans les phrases suivantes : est-ce certains,  tous ou aucun.

  • Il y a des personnes qui ne sont pas respectueuses
  • Personne n’aime la guerre. 
  • Seules les femmes peuvent accoucher d’un enfant.
  • Les robots français ont la meilleure conception. 
  • La plupart des mammifères ne volent pas.
  • Le chien est le meilleur ami de l’homme.
  • Il n’y a pas une seule personne qui se soit levée dans le bus pour me laisser sa place.

Qu’est-ce qu’on fait encore ?

Demandez à votre enfant quel est le quantificateur temporel des phrases suivantes, parfois, toujours ou jamais. 

  • Chaque fois qu’il y a du soleil, je mets mes lunettes.
  • Il ne faut pas tricher.
  • Je m’attache les cheveux seulement quand je fais du sport.
  • Quelques enfants n’aiment pas les légumes. 
  • La lumière se propage plus rapidement que le son 
  • Il arrive que je fasse la vaisselle à la main.
  • S’il pleut, alors le sol est mouillé.
  • Fromage ou dessert, il faut choisir.

Qu’est-ce qu’on fait encore ?

Demandez à votre enfant de généraliser à partir des affirmations suivantes ?
Par exemple, la liberté, c’est important => la liberté c’est toujours important ET/OU la liberté est importante pour tout le monde.

  • L’appétit vient en mangeant
  • Mes deux chats n’aiment pas le lait.
  • Voir un film procure des émotions. 
  • Garance aime ses enfants.
  • Le respect, c’est bien.

Apprendre à définir

A quoi ça sert ?

Savoir définir (un mot, une notion, un concept) est une habileté de penser très importante.
Il vaut toujours mieux savoir de quoi on parle !

 

Pour définir, on peut trouver, énoncer, ce qui est essentiel à la chose qu’on veut définir. Ex : une cerise est un petit fruit rouge et rond que je mange en été (j’ai donné sa catégorie, le fruit, et des éléments qui me semblent le différencier des autres fruits).

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant de définir les mots suivants en trouvant la catégorie à laquelle ils appartiennent et leurs éléments distinctifs.

Mot CatégorieÉlément distinctif
ChienAnimalQui aboie
Noël
Hiver
Le lait
Le bonheur
La peur

Apprendre à douter

A quoi ça sert ?

Image par ElisaRiva de Pixabay

Voici un sujet épineux pour celui qui veut philosopher. Le doute n’a pas toujours bonne réputation : douter de tout, toujours, peut être déstabilisant, épuisant et nous faire commettre des erreurs.

Pourtant, le doute est un élément essentiel du raisonnement philosophique. C’est “le sel de l’esprit” pour Alain. Il nous permet de sortir de la dualité du vrai/faux, d’un certain relativisme  qui finit par s’avérer stérile. Il faut donc apprendre à douter.

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant si on peut douter des propositions suivantes et demandez lui, bien sûr, de justifier sa réponse.

  • La terre tourne autour du soleil.
  • Les chats boivent du lait.
  • J’existe
  • La joie est une émotion.
  • Il y a une vie après la mort.
  • On peut douter de tout

Apprendre à comparer

A quoi ça sert ?

Image par Alexas_Fotos de Pixabay

Cette aptitude est un élément essentiel du processus de raisonnement. Elle aide à définir, identifier des similitudes ou au contraire distinguer, …. 

Comparer, c’est prendre 2 éléments ou situations, les placer côte à côte et voir les points communs et les différences entre eux. Comparer peut aider :

  • à définir et donc à comprendre ou se faire comprendre
  • à établir des relations de similitude
  • ou au contraire à faire des distinctions, pour préciser un raisonnement par exemple
  • à se rassurer aussi !

Pour comparer, on utilise des mots comme “comme”, “plus”, ”moins”, “autant que”, “c’est comme”…
Il existe plusieurs types de comparaisons (la métaphorique, la situationnelle, la personnelle, la analogique et la fausse analogie) sur lesquelles nous pourrons revenir.

Qu’est-ce qu’on fait ?

Pour commencer à travailler cette habileté, demandez à votre enfant de faire des comparaisons avec les éléments suivants mais en identifiant une différence.
Par exemple, une licorne, c’est COMME un cheval MAIS avec une corne.

  • Un chat, c’est COMME … MAIS
  • Un adulte, c’est COMME … MAIS
  • Un chausson, c’est COMME … MAIS
  • Un jeu, c’est COMME … MAIS
  • Un légume, c’est COMME … MAIS
  • Penser, c’est COMME … MAIS

Apprendre à repérer une fausse analogie

A quoi ça sert ?

Si la comparaison est très utile pour aider à définir ou à distinguer, elle peut également permettre de biaiser le raisonnement… si on utilise une fausse analogie.
 

La fausse analogie permet à l’interlocuteur de faire valoir un raisonnement en comparant ce qui n’est pas comparable. Il cherche à convaincre en utilisant une situation familière mais pas assez analogue avec l’opinion qu’il veut démontrer.

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant s’il s’agit selon lui de fausses analogies : 

  • Les adultes sont payés pour leur travail, les enfants devraient l’être aussi. 
  • Même s’il y a du sang, les sports de combat ne sont pas violents. Du sang, il y en a aussi dans les salles d’opérations.
  • Tu veux que je mange de la salade ? Mais je ne suis pas un lapin !
  • Tu critiques mes arguments mais Galilée aussi était critiqué de son temps !
  • Les femmes font le ménage. Les hommes doivent le faire aussi.

La comparaison métaphorique

A quoi ça sert ?

Image par Pete Linforth de Pixabay

Une métaphore, c’est lorsqu’on associe la chose que l’on souhaite comparer à une image avec laquelle elle a de fortes ressemblances. Du moins pour nous. 

C’est un bon moyen de se faire comprendre d’autrui, de lui faire entendre ce qu’on entend par un mot, une notion, et cela permet aussi de travailler l’imagination et le sens figuré. Carton plein donc !

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant de comparer les éléments suivants avec une image qui leur vient.
Exemple :
Le soleil couchant c’est comme « l’or du soir » pour Victor Hugo (dans Demain, dès l’aube)

  • La peur c’est comme ….
  • La colère c’est comme ….
  • L’imagination c’est comme …..
  • Le bonheur, c’est comme …..
  • La mémoire c’est comme…

Apprendre à raisonner par syllogismes

Image par mohamed Hassan de Pixabay

Un syllogisme est un raisonnement logique qui se présente en 3 parties, 2 prémisses et une conclusion et qui fait intervenir des habiletés cognitives comme la déduction et l’induction. 


C’est Aristote qui a été le premier à le formaliser dans son Organon. 
Voici un exemple de syllogisme : Tous les chiens aboient / Medor aboie / Donc Medor est un chien. 

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant de compléter les raisonnements suivants : 
Tous les enfants aiment les bonbons. 
Théodore est un enfant. 
Donc…

La nuit, tous les chats sont gris. 
Senjo est un chat.
Donc…

Garance ne mange pas de légumes verts.

Donc Garance ne mange pas de brocolis.

Aucun homme ne sait voler.
Dominique est un homme.
Donc…

Toutes les planètes tournent autour du soleil.  
………  
Donc la terre tourne autour du soleil

A quoi ça sert ?

Manier les syllogismes et comprendre leur fonctionnement nous permet de réfléchir à notre manière de penser, de la décomposer. En utilisant les habiletés cognitives de déduction et d’induction, nécessaires aux syllogismes, on améliore notre capacité à réfléchir.

Reconnaître la valeur d’un raisonnement

A quoi ça sert ?

Image par Sitanshu Kumar de Pixabay

Un raisonnement logique poussé à l’extrême peut devenir absurde. Il est utile de s’entraîner à le détecter pour pouvoir le contrer ou du moins ne pas se laisser embarquer.

Qu’est-ce qu’on fait ?

Sous leur aspect logique et très rigoureux, les syllogismes amènent parfois à une conclusion absurde car le raisonnement derrière n’est pas valable. 
Présentez à votre enfant les syllogismes suivants et demandez leur si, selon eux, ils sont valables ou pas (on n’oublie pas de leur demander d’argumenter !)

Lily est plus grande que Fanny
Fanny est plus grande qu’Antoine
Donc Lily est plus grande qu’Antoine

Les adultes sont des personnes responsables
Melchior est un enfant
Donc Melchior est irresponsable

Les oiseaux volent
La poule est un oiseau
Donc la poule vole

Les filles ont les cheveux longs
Baptiste a les cheveux longs
Donc Baptiste est une fille

Les étoiles brillent la nuit
Le soleil est une étoile
Donc le soleil brille la nuit.

Apprendre à réviser ses jugements

A quoi ça sert ?

Chaque individu est capable de modifier ses comportements ou ses avis sur une question. Pour cela, il faut faire preuve d’autocritique.  
Alors oui, l’être humain est capable, grâce à sa conscience, de réfléchir sur lui-même. Mais cette réflexion

ne se fait pas toujours de façon critique : nos idées se succèdent dans notre cerveau par association, et on ne prend pas toujours le temps de réfléchir au pourquoi de ces idées, de ces pensées, on ne prend pas toujours le temps de les analyser.. Sont-elles valables, sont-elles vraies ?  Qu’est-ce qui m’a amené à penser ça ? C’est une routine à adopter, un réflexe à acquérir.

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant si, les personnes suivantes devraient changer d’avis ou pas et demandez lui, comme d’habitude, de justifier sa réponse.

  • Baptiste pense que voter ne sert à rien.
  • Théodore croit qu’il peut gagner au loto.
  • Garance pense que l’argent ne devrait pas exister.
  • Lucas estime que la terre est plate.
  • Sofia pense que son avenir dépend uniquement des autres.
  • Aurélien croit qu’il a toujours raison.
  • Sarah pense que la masse d’un corps détermine la vitesse de sa chute.

Apprendre à déduire

A quoi ça sert ?

La déduction est une aptitude essentielle à la construction d’un raisonnement : que peut-on déduire à partir d’une affirmation, mais, aussi important, que ne peut-on pas déduire ?

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant ce qu’il est possible de déduire à partir de ces énoncés :

Il neige
a) donc il fait froid
b) donc on va pouvoir faire des batailles de boules de neige
c) donc les gens vont tomber malade

Il y a un très gros cadeau sous le sapin 
a) donc il est pour moi 
b) donc il a coûté plus cher que les autres paquets 
c) donc il contient un gros objet

Théodore n’a pas fini sa dinde 
a) donc il n’a plus faim pour le dessert 
b) donc il n’avait plus envie de manger son plat
c) donc il n’aime pas la viande

La lune tourne autour de la terre
a) donc le terre ne tourne pas autour de la lune
b) donc la lune n’a pas d’habitants 
c) donc on voit la lune depuis la terre une partie de la journée

Apprendre à induire : le raisonnement inductif

A quoi ça sert ?

Image par mohamed Hassan de Pixabay

Comme le raisonnement déductif, c’est une opération mentale essentielle à notre fonctionnement.
Induire, c’est le contraire de déduire. Si la déduction ne nous permet pas vraiment de produire de nouvelles connaissances, l’induction, elle, le

peut : on passe du particulier au général, de faits à des principes généraux. Ex: dès que je mange du lait, du fromage et des yaourts, je suis malade. Donc je suis peut-être intolérante au lactose.
Mais attention au danger : faire de généralisation abusive, en concluant une vérité qui n’est pas vraiment contenu dans les prémisses du raisonnement

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant si, selon lui, les conclusions suivantes sont valables ou pas : 

  • Les pommes de terre poussent dans la terre, les oignons aussi, les carottes aussi. Donc tous les légumes poussent dans la terre
  • Avant de prendre le volant, je ne bois pas d’alcool. Et je ne bois pas d’alcool seulement lorsque je vais conduire. C’est donc la conduite qui est la raison de ma non-consommation d’alcool.
  • Lucas, Nathan, Paul et Killian aiment le foot, donc tous les hommes aiment le foot.
  • Garance, Marilou et Chaïma ont les cheveux longs. Donc toutes les filles ont les cheveux longs.
  • La poule est un oiseau : elle a des ailes et ne vole pas, comme l’autruche et le manchot. Donc aucun oiseau ne vole.

Trouver des contre-exemples

A quoi ça sert ?

Image par mohamed Hassan de Pixabay

Trouver des exemples et des contre-exemples est une aptitude essentielle en philosophie : c’est une très bonne manière de tester sa pensée mais aussi de déconstruire des préjugés, et de parfaire son raisonnement.

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demander à votre enfant de trouver des exemples et des contre exemples aux affirmations suivantes. 

  1. Tous les animaux sont poilus.
  2. La liberté c’est faire ce que l’on veut.
  3. Le bonheur, c’est l’absence de malheur
  4. Les amis sont gentils.
  5. Tous les oiseaux volent.

Apprendre à catégoriser

Ranger les mots, les notions, les concepts dans des catégories aide à les définir et à organiser l’information.

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant de trouver un groupe, une catégorie dans le(a)quel(le) il serait possible d’inclure les éléments suivants. Par exemple, un chat est un animal, une carotte est un légume.  

  1. La colère
  2. La Terre
  3. Un fauteuil
  4. L’amour
  5. Une poupée
  6. L’imagination
  7. Le courage
  8. La méchanceté
  9. Le smartphone
  10. La liberté

Essayez aussi nos philo-jeux pour apprendre à catégoriser.

Peser le pour et le contre

Qu’est-ce qu’on fait ?

Apprendre à réfléchir, c’est aussi apprendre à classer ses idées, à peser le pour et le contre. 
Demandez à votre enfant quels sont les avantages et les inconvénients d’être un enfant.

Puis les avantages et les inconvénients d’être un adulte. Vous pouvez le faire sous forme de tableau. Posez lui les questions suivantes : 

  • qu’est qu’un enfant peut faire qu’un adulte ne peut pas faire ? 
  • qu’est-ce qu’un adulte peut faire qu’un enfant ne peut pas faire ?

A quoi ça sert ?

Votre enfant vient de faire une liste de pour et de contre. A l’issue de cette première réflexion, vous pouvez lui demander : alors, préférerais-tu être un adulte ou un enfant ?
N’oubliez pas de le faire argumenter, à l’aide des raisons qu’il vient de lister !

A quoi ça sert, les règles ?

Qu’est-ce qu’on fait ?

Image par Raul lucus de Pixabay

Racontez à votre enfant l’histoire suivante, et lancez la discussion avec lui. Faites le argumenter, rebondissez sur ses réponses.

Tu fais partie d’une expédition révolutionnaire, et ton bateau a échoué sur une île déserte… En attendant les secours, ton équipage et toi devez organiser la vie sur cette île. Comment allez-vous faire ? Voici quelques questions pour lancer la discussion (libre à vous d’en ajouter d’autres) :

  • Quels problèmes se posent ? 
  • Quelles règles mettez-vous en place ? 
  • Doit-il y avoir des règles d’ailleurs ? 
  • Qu’est-ce qu’une bonne règle ? 
  • Doit-il y avoir un chef ? 
  • Comment se passe la répartition de la nourriture ?

A quoi ça sert ?

Est-ce que les règles, ça sert juste à embêter les enfants  ?
Les règles sont souvent vues par les enfants comme des consignes édictées par les adultes pour les enfants pour les embêter, les empêcher de faire ce qu’ils veulent et donc de s’amuser. Donc pour une meilleure compréhension, et une meilleure adhésion, il peut être bon de faire réfléchir vos enfants à la raison d’être des règles, leur origine.

Qui suis-je ?

Qu’est-ce qu’on fait ?

Racontez à votre enfant l’histoire suivante, puis lancez la discussion avec lui. N’oubliez pas de lui demander d’argumenter.

Au centre du village, il y a un vieux puits. C’est la fierté du village : on raconte qu’il a abrité jadis l’esprit d’une fée qui protégeait les habitants. Au fil des années, pour préserver la légende et le puits, les villageois l’ont entretenu en remplaçant régulièrement des pièces et des planches abîmées, si bien qu’à la fin, il ne restait plus aucune pièce d’origine.
Après des siècles d’entretien, ce puits est-il encore celui qui abritait l’esprit de la fée ?

A quoi ça sert ?

Comment se définit-on ?
On change un peu chaque jour et si on regarde une ancienne photo de soi, on perçoit un changement. On raconte que le corps humain renouvelle toutes ses cellules en sept ans. Et pourtant, nous sommes toujours nous. Qu’est-ce qui fait que tu es toi et pas quelqu’un d’autre ?
Demandez à votre enfant de se dessiner en réfléchissant bien à ce qui le représente, le caractérise : le visage, la couleur des cheveux, oui, mais est ce que c’est tout ?

La couleur des émotions

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à vos enfants de lister 5 émotions, et de les associer à une couleur. Puis discutez en ensemble

A quoi ça sert ?

Les émotions dites primaires sont au nombre de 6 (la tristesse, la joie, le dégoût, la peur, la colère, le mépris) et il en existe bon nombre dites secondaires. Vous remarquerez sûrement que vous et vos enfants aurez listé les mêmes émotions mais ne les aurez pas forcément associer à une même couleur. Et oui, si chacun ressent les mêmes émotions, elles ne s’expriment pas toujours de la même manière !
Les émotions sont subjectives et personnelles : on ne peut pas nous dire qu’on ne les ressent pas ou nous demander pourquoi on ressent celle-là et pas une autre. Les émotions nous apprennent souvent quelque chose : la peur nous incite à être prudent, la colère nous montre nos limites, …
Pour aller plus loin, lancez la discussion avec vos enfants : 

  • A quoi ça sert une émotion ? 
  • Dois-je toujours exprimer mes émotions ?
  • Réagit-on toujours de la même manière aux émotions ?
  • Peut-on ne pas ressentir d’émotion ?
  • Peut-on être surpris par une émotion ?
  • Les émotions ont-elles toujours raison ? 

Qu’est ce qu’une émotion ?

A quoi ça sert ?

La  joie, la peur, le dégoût, la colère, la tristesse, la surprise : on s’accorde à dire que ce sont les 6 émotions principales qu’expérimentent l’être humain. Dès l’âge de un an, le petit d’homme apprend progressivement à reconnaître et à identifier ces émotions sur les visages des autres. Plus tard, il commencera à comprendre que tout le monde ne ressent pas les mêmes émotions en même temps que lui ou pour les mêmes raisons. 
Savoir reconnaître les émotions chez soi et chez autrui est la première étape du  développement de l’empathie, comprendre l’autre, comprendre qu’il ne fonctionne pas comme moi, qu’il ne pense pas moi, et que ce n’est pas grave.

Qu’est-ce qu’on fait ?

Demandez à votre enfant de lister les caractéristiques de chacune des 6 émotions principales : comment la reconnaître chez les autres, chez soi-même : est-ce un froncement de sourcil, un sourire à l’envers, une posture du corps entier, une expression verbale ? 
Est-ce facilement reconnaissable ? Est-ce que c’est pareil chez tout le monde ? Est-ce qu’il y a des caractéristiques communes entre 2 émotions ? Alors comment les différencier ? 
Et c’est parti pour une discussion ultra-riche ! 

Croire et savoir

On n’en croit pas nos yeux et on s’interroge sur le binôme terrible croire et savoir. C’est quoi croire, c’est quoi savoir et qu’est-ce qui les différencie ?

Qu’est-ce qu’on fait ?

Dans un premier temps, présentez à votre enfant quelques illusions d’optiques bien choisies (on en trouve plein sur Internet, quelques-unes ci-dessus). Demandez ce qu’il voit sur ces images et s’il peut vous les décrire.
Décrivez à votre tour les images, peut-être ne verrez-vous pas la même chose, pas le même animal, pas la même femme : ”moi je vois plutôt…” Si vous êtes en petit groupe, la discussion peut être encore plus drôle
demandez à votre enfant, en cas de désaccord sur le contenu des images, qui a raison, et comment le savoir ? Est ce  la majorité qui a raison ? Sur quoi s’appuyer ? 
Est ce que croire et savoir, c’est la même chose ?
Comment définir croire : je crois que, je crois en…

Dans un deuxième temps, essayons de déterminer comment savoir ce qui est vrai et ce qui  faux. 
Demandez à votre enfant combien de cygnes blancs il faut voir pour pouvoir affirmer “tous les cygnes sont blancs” ? 
Et combien de cygnes noirs faut-il voir pour dire que la phrase “tous les cygnes sont blancs” est fausse ? 
Ce qui est certain pour toi est-il pour autant vrai?
As-tu des exemples où tu t’es trompé en croyant que tu étais dans la vérité ? 
Peut-on ne jamais changer d’avis ? 
Être capable de changer d’avis, est-ce un signe de force ou de faiblesse ? Un signe d’intelligence ou de lâcheté ?

Pourquoi faut-il préserver la nature ?

Image par Gordon Johnson de Pixabay

On reste nature et on s’interroge sur notre rapport avec ce qui nous entoure. Le développement durable et l’écologie sont des concepts connus, et chacun, à peu près, est convaincu de l’importance de préserver l’environnement.

Mais il est intéressant de se demander pourquoi plus en profondeur. Pourquoi préserver la diversité des espèces ? Quelles sont les relations de l’homme avec la Terre ? 

Qu’est-ce qu’on fait ?

Prenez un exemple que vous pourrez adapter à vos enfants. On dit qu’il faut préserver la planète, mais il nous arrive de tuer un moustique (OU une araignée OU une guêpe) qui nous embête. D’arracher des “mauvaises herbes” pour avoir un jardin plus joli. Alors : 

  • Est-ce qu’on doit seulement respecter et protéger les plantes et les animaux qui sont utiles aux humains ? Ou ceux qu’on aime ? Pourquoi ?  
  • Est-ce qu’il y a dans la Nature des plantes ou des animaux qui ne devraient pas exister ? Ne pas être protégés ? Pourquoi  ?
  • Est-ce que quand une abeille te pique ou qu’un violent orage détruit des récoltes ou des maisons, on peut dire que la Nature est méchante ? 
  • Est-ce qu’un loup qui tue un mouton est “méchant” ?
  • L’homme, souvent, abîme la nature. Mais n’est-il pas parfois obligé de le faire pour (sur)vivre (en construisant une autoroute par exemple pour faciliter le transport de marchandises et pour que tu puisses te nourrir) ?  
  • Les animaux doivent-ils avoir des droits ? Les plantes ? Les fleuves ? 
  • Doit-on toujours laisser faire la nature ?
  • La nature a-t-elle besoin de l’homme ? 
  • Les générations futures ont-elles des droits sur nous ? 

Pourquoi doit-on toujours attendre ?

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Attendre Noël, attendre son anniversaire, attendre la fin des cours, attendre les vacances ! Attendre, mais pourquoi toujours attendre !!

Qu’est-ce qu’on fait ?

On va réfléchir à ce que l’on attend, à ce que nous ressentons quand on attend et à qui ou quoi on est obligé d’attendre ou pas obligé d’attendre. 
Montrez à vos enfants ces deux photos et demandez leur : 

  • Que fait l’enfant sur la première image ? A ton avis que regarde-t-il ? 
  • Est il triste ? Joyeux ?
  • Est-il obligé d’être devant sa fenêtre ?
  • Que peut- il attendre ? 
  • Sur la 2e photo, que font les gens ? Sont-ils obligés d’être là ?
  • Est-ce qu’attendre quelque chose qu’on veut et quelque chose qu’on ne veut pas c’est pareil ? 
  • Donne un exemple de quelque chose que tu as attendu et que tu ne voulais pas. 
  • Que faudrait- il faire pour ne pas attendre ?
  • Pourrait-on avoir tout tout de suite ? Qu’est-ce que ça changerait ? 
  • Ne passons nous pas trop de temps à attendre ?

Le plus grand obstacle à la vie est l’attente, qui espère demain et néglige aujourd’hui.
Sénèque

Le progrès est-il toujours une bonne chose ?

Avec cette question, on va réfléchir sur le progrès, et on va en faire beaucoup !

Qu’est-ce qu’on fait ?

Dans un premier temps, présentez à votre enfant quelques photos qui symbolisent différents types de progrès (voici quelques propositions ci-dessus) et demandez-lui laquelle, selon lui, représente le plus le progrès à ses yeux. Il doit bien entendu justifier son choix. 

A partir de là, essayez de lui faire définir le progrès avec les questions suivantes : 

  • donc c’est quoi le progrès pour toi? Et que penses-tu des autres photos ? 
  • Y a t il différents types de progrès ?
  •  Quelles sont les conséquences du progrès ? 
  • Le progrès est-il inéluctable ? A-t-il des limites ? Est ce qu’on arrêtera de progresser un jour ? 
  • Le progrès bénéficie-t-il à tout le monde ? 
  • Le progrès est-il toujours  synonyme de mieux qualitatif ? 
  • Le progrès rend-il toujours libre ? 

Peut-on laisser le hasard décider dans notre vie ? 

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Est-ce qu’il vous arrive de jouer au loto . Si vous perdez, c’était sans doute “la faute du hasard” ; et si vous gagnez, vous avez eu de la chance ! Quel que soit le résultat,

en tout cas, interrogeons aujourd’hui sur le hasard et la place qu’il occupe dans notre existence.

Proposez à votre enfant une petite expérience, de jouer à pile ou face toutes (ou certaines) des décisions qu’il aura à prendre pendant une demi-journée : vous accompagner faire les courses ou rester jouer à la maison ; commencer par ses devoirs de maths ou de français ; manger au goûter une part de gâteau ou un simple fruit. Faites lui trouver des idées, vous allez voir, il va en avoir plein. Et à l’issue de cette expérience dont il aura noté chaque résultat, lancez la discussion avec les questions suivantes : 

  • As-tu aimé cette expérience ? Pourquoi ? 
  • As-tu été d’accord avec toutes les “décisions” de la pièce  ?
  • Si la pièce a décidé que tu devais faire une corvée, as-tu été soulagé que ce soit SA décision ? 
  • Y a-til des décisions plus faciles à prendre que d’autres ? 
  • Pourquoi est-ce parfois difficile de prendre des décisions ? 
  • Est-ce possible de ne rien décider ? 
  • Sommes-nous toujours responsables des conséquences de nos décisions ? 
  • Y a-t-il des décisions où nous préfèrerions laisser faire le hasard ? Lesquelles ? 
  • Peut-on se laisser guider par le hasard ?
  • Si oui, est-ce une décision de notre part ? 
  • Et si nous laissons faire le hasard, sommes-nous responsable des conséquences de la décision ?
  • Alors, peut-on laisser le hasard décider dans notre vie ? 

Une citation que j’aime particulièrement pour clore (si c’est possible) la discussion 

Un coup de dés jamais n’abolira le hasard.
Mallarmé

C’est beau ou c’est moche ?

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Il fait moche… alors si aujourd’hui on parlait du beau et du moche ? Une discussion qui peut avoir lieu à l’occasion d’une promenade, d’une visite au musée, d’un tour dans le grenier  ou d’un photolangage !

Voici une proposition d’images à présenter à vos enfants, n’hésitez pas à faire votre propre sélection ! Demandez-leur de décrire chaque image puis posez cette question pour chacune d’entre elles : ce que tu vois, c’est beau ou c’est moche ? Pourquoi ? 

Et voici quelques questions qui vous permettront de relancer la discussion : 

  • On ne discute pas les goûts et les couleurs : que penses-tu de cette phrase ?
  • Ce que tu trouves beau, est-ce que tu aimerais que tout le monde le trouve beau ? 
  • Le beau est-il le même partout, tout le temps ? As-tu des exemples ? 
  • Est-ce que jeune on peut trouver quelque chose beau et changer d’avis en grandissant ?
  • Y a-t- il des objets que tout le monde trouve beaux (ou laids) ? 
  • Y a-t-il un objet que tu pourrais montrer à un extraterrestre pour lui faire comprendre le mot beau ? 
  • Est-ce que c’est important d’être beau  ? 
  • Qui dit ce qui est beau ? 
  • Une chose peut-elle être à la fois belle et laide ?
  • Qu’est-ce qu’une belle personne ? 

A quoi ça sert les mots ?

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 L’apprentissage de la langue est souvent une grande fierté pour les enfants, et ils adorent échanger entre eux, avec vous, apprendre de nouveaux mots. Alors, aujourd’hui, on s’intéresse au langage en leur posant les questions suivantes :

A quoi ça sert les mots ? Peut-on se comprendre sans mots ? 

Vous pouvez commencer par regarder avec vos enfants  un film muet (toutes les occasions sont bonnes ! ) pour leur poser ensuite  les questions suivantes : 

  • Est-ce que tous les êtres vivants parlent ou seulement les êtres humains ? Est-ce que les animaux se parlent entre eux ? 
  • Est-ce que tu arrives à comprendre les animaux et te faire comprendre d’eux ? 
  • Est ce qu’on peut se comprendre si on ne parle pas la même langue ?
  • As-tu parfois l’impression qu’à l’école on te parle une langue que tu ne comprends pas ? 

Puis proposez leur de jouer aux mimes en leur faisant mimer les expressions suivantes : “je suis content” / “Je suis triste” / “J’ai faim” / “faire un câlin” / “dormir” / “je regarde la télé”. Alors, c’était facile ? On passe à la vitesse supérieure : qu’ils vous miment maintenant “demain, je vais au cinéma avec la classe” /  “je vais voir ma grand-mère dimanche prochain” / “Mon plat préféré est le steak haché frites”. 
Et là c’était comment ? Est-ce que c’est facile de se faire comprendre uniquement par geste ? 

Maintenant, intéressons-nous aux images. Trouvez des images d’un sens interdit, d’un picto indiquant les toilettes, d’une personne en colère, malade et calme. Montrez les à vos enfants et demandez leur de vous traduire en mots ces images. Facile ou pas ? Selon l’âge des enfants, on peut également utiliser des emojis et construire des expressions ou des titres de films avec. Voici quelques exemples mais amusez vous à en trouver d’autres : 
👑❄️ ☃️ (la reine des neiges) 
🧒🏃🌳🛝🌳 (aller au parc) 

  • Alors, est-ce que c’est facile de communiquer par images ?
  • Donc à quoi ça sert de parler, d’utiliser des mots  ? 
  • Mais est-ce qu’on peut tout dire avec les mots ? 
  • Est-ce que c’est pareil de dire à quelqu’un qu’il est ton ami ou de lui faire un câlin ? 
  • Est-ce que parler ça peut être parfois difficile ? 

Vous pouvez conclure l’atelier par les citation suivantes  : 

Par un mot tout est sauvé. Par un mot tout est perdu.
André Breton

Un mot aimable est comme un jour de printemps.
Proverbe russe

C’est quoi l’intelligence ?

illustration : coocomaterial.com

Lorsqu’on parle de quelqu’un, on utilise souvent le critère de l’intelligence pour le décrire. Elle est aussi très souvent liée à la réussite scolaire. J’ai d’ailleurs déjà entendu en atelier un enfant me dire qu’il était bête, que tout le

monde s’accordait à le dire, insinuant ainsi qu’il n’était pas fait pour l’école. Un enfant en échec scolaire serait-il dépourvu d’intelligence ? Mais au fait, c’est quoi l’intelligence ? C’est le thème que je vous propose d’explorer cette semaine via un photolangage. 


Présentez à vos enfants ces photos (vous pouvez faire votre propre sélection) et demandez-leur de choisir celle (une seule !)  qui représente le mieux l’intelligence selon eux. 

Il va bien entendu falloir leur demander d’argumenter et dégager avec eux des éléments dans leur réponse qui vont vous permettre de conceptualiser ensemble la notion d’intelligence. Vous pouvez également leur demander si certaines photos présentes leur semblent incongrues pour définir ce que n’est pas l’intelligence. 

Dans un 2e temps, citez leur cette phrase d’Einstein, et demandez leur comment ils la comprennent : “Tout le monde est un génie ; mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide.”

Voici quelques questions pour vous aider à relancer la discussion : 

  • Est ce que l’intelligence est quantifiable ? (on pense ici aux tests de QI)
  • Est-ce que l’intelligence est une ou multiple ?
  • Est-ce que quand on étudie beaucoup, cela veut dire qu’on est intelligent ?
  • Est-ce que quand on n’étudie pas beaucoup, cela veut dire qu’on n’est pas intelligent ?
  • Si oui, est ce que vous pensez qu’on étudie beaucoup parce qu’on est intelligent, ou qu’on est intelligent parce qu’on étudie beaucoup ?
  • Est-ce que vous-mêmes, vous pensez de quelqu’un qui sait beaucoup de choses qu’il est intelligent ? 
  • A quoi voit-on que quelqu’un est intelligent  ?
  • Est-ce que c’est important d’être intelligent ? 
  • Comment peut-on voir si quelqu’un est intelligent ? Grâce à ce qu’il dit ? Grâce à ce qu’il sait ? Grâce à ce qu’il fait ?
  • Lorsque vous êtes en relation avec une autre personne, sur quelle base jugez-vous de son intelligence? Sur son quotient intellectuel ? Sur sa rapidité à répondre à des questions ? Sur sa capacité à résoudre des problèmes ? Sur ses connaissances, sa culture générale ? Sur son habileté à discourir ? Sur son adaptation à son environnement ? Sur ses performances scolaires ?
  • Est-on intelligent parce que tout le monde nous trouve intelligent ?
  • N’est-on pas intelligent si ce n’est pas le cas ?
  • Peut-on être intelligent sans que personne ne s’en aperçoive?
  • Peut-on être intelligent sans être instruit ? 
  • Est-ce qu’on peut être trop intelligent ? 
  • Naît-on intelligent ou le devient-on ?
  • A quoi sert l’intelligence ?
  • Les animaux sont-ils intelligents ?
  • Alors c’est quoi être intelligent ? 

On peut clôturer l’atelier en présentant aux enfants des images symbolisant l’intelligence générées par une IA. Demandez-leur ce qu’ils en pensent après ce qui a été dit, vous pourrez alors continuer la discussion sur l’intelligence artificielle !

générée par Bing creator
générée par Bing creator

Se tromper, c’est grave ?

Image par dadaworks de Pixabay

L’erreur est humaine dit-on souvent pour se dédouaner. N’empêche, on n’aime jamais se tromper : peur de passer pour quelqu’un de bête ou de faire se faire gronder. Mais ça veut dire quoi, se tromper ? Et est-ce que c’est grave ? 

Pour y réfléchir avec vos enfants, voici 4 courts textes à lire avec eux (dès 6 ans) puis à passer dans cette grille de lecture : 

  • Y a-t-il eu erreur ou pas ? Pourquoi ?
  • Quel est le motif de l’erreur ?
  • Quelles en sont les conséquences?  (grave / pas grave ; faut-il une punition ; Peut-elle être réparée ?) 

Aujourd’hui est un grand jour : Lucas va pour la première fois rentrer tout seul de l’école ! Il connaît le chemin par cœur, il l’a déjà si souvent fait avec son papa. C’est parti ! En sortant de l’école, il part à gauche. Il remonte un peu la rue et tourne à la boulangerie, là où papa lui a si souvent acheté son goûter. Et puis, c’est tout droit pendant 5 minutes au moins. Lucas continue à avancer mais peu à peu il ralentit. Il ne reconnaît plus le chemin. A ce carrefour, doit-il tourner à gauche ou à droite ? Il est totalement perdu !

Noémie a décidé de faire un gâteau pour l’anniversaire de sa maman. Elle a choisi sa recette préférée dans le gros livre de la cuisine. Oh là là, il y a beaucoup d’étapes ! Elle commence tranquillement mais en regardant l’heure, elle se rend compte que sa maman va bientôt rentrer. Vite, elle veut que ce soit une surprise, elle doit se dépêcher de finir. 

En sortant le gâteau du four, Noémie s’aperçoit qu’elle a échangé deux ingrédients. Catastrophe, ça va être raté. Et pourtant, au moment de goûter, tout le monde se régale. Sa maman la félicite : bravo ma chérie, tu as inventé une nouvelle recette, et je crois bien que ça va devenir mon dessert préféré !   

Manon regarde sa petite sœur de 1 an commencer à se dresser sur ses jambes. D’après ses parents, elle va bientôt marcher. Elle se lève une première fois, mais jette sa jambe trop fort vers l’avant, elle est déséquilibrée, et tombe lourdement sur ses fesses. Elle recommence mais cette fois, ce sont ses bras qu’elle lance trop tôt en avant. Et re-boum. Tom l’observe tout l’après-midi, elle enchaîne les chutes, et contre toute attente, le soir venu, elle arrive à traverser la pièce debout, sous les acclamations de ses parents.

Tom a mal au ventre depuis qu’il s’est réveillé. Il faut dire qu’aujourd’hui le maître fait passer une évaluation en lecture, et Tom a très peur de se faire interroger. Il ne sait pas encore bien lire, alors le faire devant toute la classe, ça lui fait un peu peur. Et s’il n’arrive pas à lire un mot  ? Et s’il se trompe et que tout le monde rigole ou pire que le maître le gronde ? Ca y est, c’est à son tour. Tout se passe bien jusqu’à ce que surgisse un très long mot avec plein de lettres qui se ressemblent : hippotopame ? Hippopopotame ? Hippopotame ! finit par prononcer victorieusement Tom. Bravo, lui dit le maître, pas facile ce mot. Tu as fait de très gros progrès. 

Dans un 2e temps, essayons de définir le terme : Se tromper c’est quand (plusieurs réponses possibles): 

  • on  fait une bêtise ?
  • on veut faire quelque chose et qu’on n’a pas réussi ?
  • on ne fait pas comme il faut ?
  • on dit quelque chose et ce n’est pas ça ?
  • on rate sans faire exprès ?

Quelles sont les raisons pour lesquelles on peut se tromper ? (Voici quelques idées pour le relancer s’ils n’ont pas d’idées, mais laissez- les en trouver quelques-unes pour commencer.)

  • Par manque de connaissance ?
  • Par inexpérience ?
  • Parce que l’on ne réfléchit pas ?
  • Parce qu’on ne fait pas attention ?
  • Pour attirer l’attention ?
  • Parce que l’on ne veut pas réussir ?

Enfin, poursuivez la discussion avec ces questions : 

  • Est-ce que se tromper, ça peut être bien ? Dans quelles conditions ?
  • Est-ce que le bébé arrive à marcher tout de suite ?
  • Est-ce que tu as réussi à faire du vélo tout de suite ?
  • Est-ce que quand tu essaies, au bout d’un moment tu finis par y arriver ?
  • Est-ce qu’on peut ne jamais se tromper ? 
  • Faut-il faire exprès de se tromper ?
  • Est-ce grave de se tromper ? Donne un exemple où l’erreur est grave et un où elle ne l’est pas . 

Vous pouvez clore la discussion avec ces citations : 

Peut-être a-t-on besoin d’erreurs pour se sentir humain.
Frank Gehry

Le succès ne consiste pas à ne jamais faire d’erreur, mais à ne jamais faire la même erreur deux fois.
George Bernard Shaw

Si vous fermez la porte à toutes les erreurs, la vérité restera dehors.
Rabindranàth Tagore

Essayez aussi les dilemmes moraux